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Le terme Aïkido est formé de 3 kanji (idéogramme).

- Ai (合) c'est parler d'une même voix sous le même toit, avoir la même opinion : idée de famille, de groupe, d'unification et d'amour.

- Ki (気) symbolise à la fois la base alimentaire (riz) et sa cuisson, ce qui s'en échappe, vapeur d'eau, impalpable, esprit, énergie.

- Do (道) c'est la nuque d'un homme debout qui marche sur un chemin, symbole de voie spirituelle, le cheminement, la quête.

un art martial japonais

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Une méthode de self-défense ?

Indéniablement puisque créé à partir des arts martiaux traditionnels japonais. Mais gymnastique aussi, puisque, comme celle-là, il met en jeu tout le corps en douceur (et rares, on le sait, sont les sports à le faire). Danse, également : il n’est que de voir des aïkidokas confirmés évoluer ; les attaques sont absorbées et conduites dans d’amples mouvements en spirale ; les chutes consenties, amorties, car l’Aïkido n’est pas un sport d’opposition – surtout pas ! – mais de coopération, d’adhésion…, d’amour comme disait O’senseï Morihei Ueshiba, son fondateur. A ce titre, il n’y a bien évidemment pas de compétition en Aïkido ; ce qui permet (et c’est encore une de ses spécificités) à tous les âges, sexes et gabarits de pratiquer ensemble. AI-KI-DO ne veut-il pas dire : voie de l’union des énergies ?

Le principe fondamental : ne pas s'opposer

L'idée majeure en Aïkido est de rendre inefficace l'action de l'adversaire, en ne cherchant pas à s'opposer à cette action. Toute attaque dirigée contre soi est esquivée, et amplifiée afin d'accroitre le déséquilibre de l'attaquant, pour au final (celui-ci n'ayant plus la possibilité de réattaquer) le remettre à sa place sans violence. Les déplacements sont très importants : circulaires, sphériques, tourbillonnants, auxquels s'ajoutent des changements de direction, de rythme, de sens.

Pour le non-pratiquant, l'apparente facilité pour TORI (celui qui fait le mouvement) à faire chuter UKE (celui qui attaque) crée une impression de danse, d'accord préalable entre les deux partenaires ; et effectivement, il y a accord, car il y a l'Aïkido que l'on pratique sur le tapis, et l'Aïkido que l'on serait amené à pratiquer pour se défendre. Cette apparente facilité est liée, dans le cadre d'un jeu de rôle, redisons-le, à la nécessité pour l'attaquant de chuter au moment précis afin de préserver son intégrité physique, car ce jeu va prendre de l'intensité, et flirter au plus près avec une réalité éventuelle.

Au fur et à mesure de la pratique, les pratiquants s'aguerrissent, se musclent en souplesse, prennent de la condition physique et développent des perceptions extrêmement fines. UKE travaille à suivre l'action de TORI sans anticiper, TORI à gérer l'attaque de UKE pour l'amener à la chute. Par ce travail, tous les deux gagnent en puissance, ce qui doit permettre au TORI de libérer son geste sans craindre de blesser UKE. L'apprentissage de la chute en Aïkido est donc fondamentale : sans elle, rien de possible. Et parrallèlement à sa nécessité, l'effet bénéfique immédiat est l'évacuation des tensions accumulées, tant pour UKE que pour TORI.

Un peu d'histoire

L'Aïkido est issu des Arts Martiaux Traditionnels qui se développèrent dans le Japon féodal (aux alentours du 10ème siècle). Les écoles étaient en général pluridisciplinaires, travail des armes et travail à mains nues. Les armes étaient l'apanage des samourais, qui les perfectionnèrent au cours des siècles sur les champs de bataille, donnant lieu à une profusion d'écoles.
A l'avènement de l'ère Meiji (1868), les dirigeants du Japon voulurent faire entrer leur pays dans la modernité, aussi ces écoles furent interdites car liées aux courants voulant conserver les traditions féodales. Cependant, après que ces courants aient été défaits, pour ne pas laisser perdre le riche patrimoine dont elles étaient détentrices, ces écoles purent reprendre à condition qu'elles mêlent à leurs techniques un enseignement éducatif et pacifiste. De là naquit le budo que l'on connait aujourd'hui : Judo, Kendo, Kyudo, Karaté-do, Aïkido.

Le fondateur : Morihei Ueshiba

Morihei Ueshiba est né en 1883 en plein dans cette période de transformation. De constitution fragile, son père lui fait pratiquer très tôt le sumo, lequel lui donnera la passion des arts martiaux. Dès son adolescence, il consacrera sa vie à leur étude, passant de techniques à mains nues au maniement des armes. Au terme de ces longues années de travail, ses pairs le considéreront comme un des derniers experts en arts martiaux traditionnels.
Vers 1925, il créé la première mouture de ce qui sera l'Aikido. Morihei Ueshiba décède en 1969, laissant derrière lui de nombreux élèves qui participeront à l'essor de l'aïkido à travers le monde. Nombreux sont les français, qui dès les années 60, iront se former au Japon, auprès d'O'Sensei pour les plus anciens, de son fils et de ses élèves pour les suivants.